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Gabriel Attal nommé Premier ministre: pourquoi son profil plaît autant à la droite

Interdiction du port de l'abaya, "gréviculture"... Au cours de ses différentes missions ministérielles, le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République a su imposer sa patte et séduire au-delà de son seul camp politique.

Une popularité qui dépasse son camp politique. Avant même de devenir ce mardi 9 janvier le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République, Gabriel Attal possédait une belle cote de popularité auprès des Français. Selon une enquête Odoxa pour Le Figaro, 36% de Français estimaient que l'ex-ministre de l'Éducation nationale ferait "un bon Premier ministre", en remplacement d'Élisabeth Borne.

Poids lourd historique de la macronie, qui a fait ses classes au Parti socialiste, le nouvel homme fort de Matignon n'en reste pas moins apprécié à droite de l'échiquier politique.

"Gabriel Attal n'a pas fait dans le en même temps"

"L’électeur de droite a une opinion un peu ambivalente d'Emmanuel Macron, il lui reproche le 'en même temps'. Là, il considère que sur certains sujets importants à leurs yeux, Gabriel Attal n'a pas fait dans le en même temps, qu'il a pris des positions plutôt claires et tranchées", explique à BFMTV, Bernard Sananès, président du cabinet Elabe.

Ces positions "claires et tranchées", Gabriel Attal les a tenues lors de son passage expéditif, mais remarqué, au ministère de l'Éducation, où il a remplacé le très critiqué, par la droite, Pap Ndiaye.

Là, il a fait montre d'une autorité affichée en insistant sur les savoirs fondamentaux, la lutte contre le harcèlement scolaire, mais surtout l'interdiction du port de l'abaya, applaudie par la droite.

Son passage éclair hôtel de Rochechouart a permis à Gabriel Attal de se forger cette popularité à droite. Lorsqu'il fut ministre délégué chargé des Comptes, sa déclaration sur la "gréviculture" a également fait mouche de ce côté-ci de l'échiquier.

Toutes les grandes idées qui forgent la pensée de Gabriel Attal sont le fruit d'une réflexion que bâtit la droite depuis des années", souligne ainsi, dans les colonnes de L'Opinion, Annie Genevard, vice-présidente LR de l’Assemblée nationale. Mieux, selon le baromètre Ipsos-Le Point, il n'est devancé que par Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy dans les votes des électeurs des Républicains.

"C’est aux actes que nous jugerons"

Alors que la gauche a multiplié les mots durs à l'encontre de Gabriel Attal, le qualifiant de "sosie de Macron", la droite a quant a elle mesuré ses propos. Le patron des LR, Éric Ciotti, a ainsi promis une opposition "responsable et rigoureuse", tout en l'appelant à mettre un terme au "en même temps".

"Il sera un bon Premier ministre s’il parvient à mener une bonne politique pour la France: une politique de redressement des comptes publics, de retour de l'autorité et de reconstruction de nos services publics effondrés", a pour sa part analysé Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR.

De manière générale, les pontes du parti semblent vouloir laisser sa chance au produit Attal. "Je souhaite que ça se passe le mieux possible pour mon pays" a expliqué ce mercredi matin Xavier Bertrand. Pour sa part, Bruno Retailleau avait écrit dans son communiqué de mardi que "c’est aux actes que nous jugerons Gabriel Attal."

Comme le rappelle Le Point, lors d'une discussion entre Gabriel Attal et Éric Ciotti, ce dernier s'était amusé du positionnement politique du nouveau Premier ministre. "Pour un mec de gauche, tu es plus à droite que moi! Si tu étais de droite, qu’est-ce que ça serait", lui avait-il alors glissé.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV